Over Dose
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 | Sujet: Re: X. Count Your Last Blessings.  Ven 8 Mai - 18:42 | |
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Leisha lui jeta un coup d’œil, observant sa masse osseuse se basculer en avant pour quitter l’appuie que lui offrait le mur. Il fessait trop sombre pour que la couleur de ses yeux lui parvienne quand elle croisa un bref instant son regard mais c’était peut être pas plus mal ainsi même si elle aurait voulu la revoir avant de partir, cette couleur. Il s’immobilisa à ses côtés et un léger frisson la parcouru. Elle leva les yeux vers lui, l’observant s’apprêter à ouvrir le grillage.
Son état à demi comateux dut à son importante perte de son sang, l’empêchait de s’apercevoir du trop plein d’émerveillement que reflétait ses prunelles. Emerveillement n’était peut être pas le mot adapter. C’était plutôt une sorte de contemplation, d’admiration, un état de quasi adoration pour l’enfoirer, le connard, qu’il représentait. Malgré la certaine froideur qu’elle dégageait, et ça c’était déjà démontrer dans un passé assez proche, elle avait pour plaisir de dépendre de quelque chose. Que cela soit de la Klyucnykova, de l’héroïne qu’elle s’injectait, de la fumée qui réduisait sa surface pulmonaire à néant et même de ce, soit maudit, fauteuil roulant. L’auto flagellation était devenu son plaisir personnelle depuis des années. Elle s’encristait chaque jour un peu plus dans sa déchéance et ce soir là en était un remarquable exemple.
Le bruit grisant de la porte de l’ascenseur lui arracha un fin sourire alors que ses yeux continuaient leur parcours dans la maigreur de son torse à lui. Ça en aurait certainement dégoûter plus d’un, dans le lot des gens qu’on disait normaux. Son sens de l’esthétisme lui disait pourtant que c’était beau, mais lui aussi devait être le fruit d’une dégénérescence inconnu.
La jeune femme fit pivoter son fauteuil pour rentrer en marche arrière dans la cage de l’ascenseur qui émettait des grincements peut rassurant. Comme dit précédemment, elle avait une fâcheuse addiction pour tout se qui pouvait se montrer douloureux, dangereux. Bref l’antiquité lui convenait. Elle jeta un rapide coup d’œil aux boutons dont émanait une légère couleur jaunâtre, laissant entre apercevoir les numéros des étages à demi effacé. Rez de chaussé. Elle pressa le bouton, attentant que Jûshi laisse la porte se refermer.
Pour la première fois depuis les heures qui n’avaient eut de cesse de défiler, elle avait vaguement l’impression qu’elle allait survivre à cette nuit là. Pas d’adieux pathétique, elle se contenta de fixer ses mains qui empoignaient l’extrémité de la robe au niveau de ses genoux en silence.
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Jeudi Noir
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| | Sujet: Re: X. Count Your Last Blessings. Ven 8 Mai - 20:06 | |
| Elle actionna finalement le mécanisme de son fauteuil - à savoir qu'elle se décida à le bouger - et pivota pour entrer dans la petite cabine branlante - qui sembla protester à cela en un grincement sonore. Jûshi lui adressa un bref regard assassin qui eut l'air de faire son effet, car après cela l'ascenseur ne dit plus rien, se muant dans un silence de glace, silence qui montrait parfaitement qu'il s'était résigné à s'acquitter de sa tâche et ce sans la moindre tentative de meurtre. Jûshi attendit encore un peu, hésitant sur la marche à suivre. Se baisser brusquement et l'embrasser une dernière fois ? L'action était tentante quoi qu'horriblement mélodramatique, tellement tentante qu'il amorça un geste en sa direction. Geste qui fut stoppé quasi-immédiatement. Allons allons, c'était inutile. Il se redressa donc, lâchant enfin la porte pour que celle-ci se referme lentement sur elle, la mettant définitivement hors d'atteinte. Il baissa une dernière fois les yeux vers elle. Fin.
" Appelle-moi... "
Et sans un mot de plus, il se détourna lentement pour marcher de nouveau vers la porte de son appartement. Arrivé à cette dernière, il s'arrêta un instant.
" ... quand t'as plus rien. L'héroïne, je veux dire. "
Et sur le coup, sans doute à cause de la fatigue, il était incapable d'estimer si ce moment viendrait bientôt, ou non. Il resta encore quelques instants immobiles, contemplant depuis l'extérieur l'agencement de son salon. Ca aurait pu être nickel, s'il n'y avait eu tout ce sang par terre. Est-ce qu'il aurait été raisonnable de nettoyer un peu avant de retourner se vautrer sur le sofa ? Sans doute que non. C'était bien pour ça qu'il allait le faire, et puis, non seulement il était trop maniaque pour laisser son chez-lui dans un état pareil, mais en plus il fallait être fou pour laisser du sang sécher sur son merveilleux parquet trucidé par le temps et l'usure. Après avoir jeté un ultime coup d'oeil derrière lui, il pénétra de nouveau dans l'appartement et referma la porte derrière lui. S'appuya contre cette dernière une fois ceci fait, fermant les yeux avant de pousser un profond soupir destiné à se remettre les idées en place. Bien, programme. Tu décrasses déjà le sol. Parquet salon, carrelage salle de bain. Le plan de travail, tu finis la cuisine, puis la salle de bain. Etape cruciale. Douche. Dans l'optique où tu réussisses à y survivre, tu pourras, enfin, te reposer. On éteint les lumières, on sombre dans le sommeil.
Et on y repensera après.
La tâche était plus qu'ardue, et il s'apprêtait à effectuer l'un des efforts physiques les plus abominables de toute son existence. Les douze travaux de Jûshi. Enfin, les six, et encore. Quoi qu'avec le déplacement jusqu'à l'Eglise, la balle - non, les balles -, le fait de se faire à moitié étouffer par Leisha, le trajet de retour, l'étape cruciale où on retire la balle et celle où on recoud la plaie, ça faisait douze. Il en était donc à la moitié. Quelle horreur.
Un fin sourire étira ses lèvres. Il en avait pour longtemps, et ça allait être dur. Il ouvrit de nouveau les yeux, son regard bleuté se promenant sur les meubles qui composaient la pièce. Inspira de nouveau. Décolla son dos de la porte.
Et partit accomplir ses six derniers travaux. | |
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