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 Still alone, still alive, still unbroken. [ Leisha. ]

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Jeudi Noir
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Jeudi Noir


Féminin Nombre de messages : 313
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MessageSujet: Still alone, still alive, still unbroken. [ Leisha. ]   Still alone, still alive, still unbroken. [ Leisha. ] Icon_minitimeLun 28 Sep - 22:53

      Still alone, still alive, still unbroken. [ Leisha. ] Jeudiavatarcopie

      " Still alone, still alive, still unbroken... "



    C'était... comme un rail de coke au milieu de la galère, comme une dose d'adrénaline en plein effort, comme une overdose de caféine, comme une lumière au bout du tunnel. C'était pourri, mais essentiel.

    Cela faisait bien longtemps que le ciel n'avait pas été dégagé. Pendant des semaines, des mois, la pluie s'était abattue, sans relâche, sur la cité des damnés. A croire que la Terre se rebellait. A croire qu'elle en avait marre. Des gens étaient partis, oui. Beaucoup avaient déserté, emportés par un fanatisme nouveau, persuadés que la fin du monde approchait. Que l'heure de la punition divine avait sonné. Les femmes pleuraient, les enfants hurlaient, et les hommes ne savaient que faire. On s'entassait dans des Eglises, et on priait. On priait un Dieu qui n'existait pas, un Dieu qui ne pouvait rien faire. On priait le Hasard de vouloir réparer les erreurs commises. On prêchait l'Apocalypse.
    Les lignes avaient sauté, les émeutes débuté, le vandalisme avait sévi, et le trouble grandi. On avait dépassé les limites, et le chaos régnait. Un peu comme si dans le monde tout allait de travers. C'était la fin, ils en étaient persuadés. Les marchés ravagés, les banques dévalisées, les immeubles abandonnés, l'Exode avait commencé. Sous un ciel depuis trop longtemps voilé de nuages, ils s'en étaient allés. Ce n'était pas pour autant que la situation s'était améliorée. Depuis combien de temps ? Personne n'aurait su le dire. Même les plus acharnés avaient cessé de compter. On s'était résignés.

    Et puis, des jours, des semaines, des mois plus tard... le soleil était réapparu. Simple petit halo de lumière au-delà d'une épaisse couche grise, il avait fini par se montrer. Et là--haut, les gens avaient constaté que le ciel était toujours bleu. Ce n'était qu'une illusion ? Un message ? De nombreuses théories avaient été avancées, allant de l'analyse scientifique poussée à l'ébauche d'une nouvelle religion. On s'était relevés. Mais ce n'était plus pareil. Il y avait des traces. Ca ne pouvait plus être pareil.


    C'était la nuit, et le soleil se reposait, bien au frais dans son manteau d'étoiles. Au milieu des quelques bateaux qui restaient, une volute de fumée blanche s'éleva dans les airs. S'entortilla, s'emballa, entrant dans une danse inconnue. Et disparut.
    Ca revenait à ça, en fait. On créait, on inventait. On persistait. Et on s'évaporait.
    Le plus ironique dans tout ça, c'était que lui, il était toujours là. A croire que le monde était fait pour des crevures comme lui. On le condamnait à errer dans cet enfer sur Terre. Sans doute qu'il le méritait. Il tira une nouvelle bouffée sur sa cigarette - la dernière que son vieux paquet de Lucky Strike pouvait lui offrir. Et cracha un nouveau jet de cancer gris.
    On renaissait.

    Il n'avait pas non plus échappé à la règle. Tout ça avait été mauvais pour ses affaires. La terreur qui s'était abattue avait mis un désordre sans nom dans son petit commerce, et il avait bien cru que tout allait foirer. Tout était mort, oui. Et tout était revenu. Rebâtir, tant bien que mal. Oublier. Il aidait à oublier. Enfin... ça aidait. Le plus honteux était sans doute qu'il avait succombé à la tentation et avait été jusqu'à oublier, lui aussi. Et dire que ces gens-là le dégoûtaient. Voilà qu'il était devenu comme eux. Un putain de junkie.
    Enfin, non. Avec modération, tout de même. Juste quelques fois. Il avait bien le droit. Pourquoi n'aurait-ce pas été le cas ?
    Et maintenant, son petit commerce florissant repartait sur de nouvelles bases dans ce merveilleux univers de débauche auquel il semblait enchaîné. Il s'était donné du mal mais avait maintenu le navire à flots. Nouvelles sources. Nouveaux clients. Nouveau départ ? Pas vraiment. Il restait le même. Il ne faisait qu'errer parmi les ombres. Ce qu'il avait toujours fait.

    Les autres ? Il n'avait aucune idée de ce qu'ils étaient devenus. Il ne les avait pas revus. Oh, oui, il y avait toujours des chasseurs - de plus en plus, même, à croire qu'une fois de plus, on leur rejetait la faute dessus. Peut-être étaient-ils tous morts. L'autre salope et ses deux petits bâtards... la pute à roulettes... la mini-Etoile... peut-être. Il ne s'en faisait même plus. Il finissait par avoir l'habitude. Et puis, au pire des cas, il pouvait toujours partir faire un tour de montagnes russes, fermement assis dans son petit wagon blanc. Petit wagon qui allait haut, rejoignait la voûte céleste, et redescendait tout aussi vite qu'il était monté. Et zou. Yahou. Seringue à la main, tiens-toi bien, accroche ta ceinture et on y va. Tssss...
    Le monde était pourri. Aussi sale que lui. Jusqu'à l'os, jusqu'à la moelle. C'était sans doute pour ça. Il y était à sa place. Il était toujours là.

    Il s'arrêta au bout du ponton. Devant, c'était le vide. Enfin, la flotte. Celle-ci semblait assoupie et clapotait paisiblement. Au-dessus, le ciel, noir, sans lune. Et un milliard d'étoiles qui le contemplaient. Alors, c'est bien, là-haut ? Erh. Va savoir. Il n'y aurait sûrement jamais droit. Sans foi ni loi, sans contraintes et sans attaches. Tu resteras parmi les mortels, misérable blatte. Bordel. La vie était mal foutue.
    Son regard bleuté posé sur un point indistinct, à l'horizon, il tira une énième bouffée de sa clope. Une fine brise marine vint s'enfoncer dans la masse emmêlée de ses longues boucles brunes. Chemise blanche, jean délavé. Pas d'écharpes, non. Laissées à la maison. Avec le bonnet.

    Il inspira à fond. Et l'espace de quelques secondes, lorsqu'il expira, un nuage vint entacher les cieux.
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