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| | Amen. [ Shak' ] |  |
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Jeudi Noir
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| Sujet: Amen. [ Shak' ] ![Amen. [ Shak' ] Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/icon_minitime.gif) Ven 8 Mai - 21:52 | |
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Et je vais me bourrer la gueule jusqu'à ce que mort s'en suive.
Une bière glissa su le comptoir pour arriver jusqu'à lui. Il lui coula un regard morne. Qu'est-ce qu'il foutait là, bon sang ?
Il se le demandait bien. Il devait être vraiment désespéré pour se retrouver dans un coin pareil. Le seul problème, c'est qu'à sa connaissance, non, il n'était pas désespéré. Il n'y avait en tout cas aucune raison valable à cela. Il avait juste été soudainement pris d'une envie irrésistible de sortir aux alentours de 18 heures. Impulsion stupide et incontrôlable. Il en devenait presque normal.
Une vague douleur au niveau de son épaule le ramena à la réalité. Cela faisait deux semaines qu'il avait été blessé. Deux semaines qu'il avait un trou dans l'épaule. Deux semaines que... non, ta gueule. Il avait jugé, après une douzaine de jours, qu'il était temps de retirer les points de suture arrangés par Leisha. Inutile de préciser que l'expérience avait été excessivement douloureuse, au point qu'il ait fini par tirer avec un peu trop de violence dessus et que le tout avait fini en mini film gore, en version allégée. Ca avait fait encore plus mal, et inutile de dire que ça n'avait pas été beau à voir. Résultat, il avait toujours des bandages à ce niveau-là. Mais ne s'était pas risqué à faire des points de suture lui-même. Du coup, c'était plus sanguinolent, plus chiant, mais il ne risquait pas de réitérer l'expérience. Il avait été con sur ce coup-là. Et elle ne l'avait pas rappelé. Oh, putain, mais j'avais dit ta gueule. Ouais, okay, c'est bon, il l'avouait. Ca le frustrait. Ca n'aurait pas dû le frustrer. En temps normal, il était plus qu'heureux lorsqu'il n'avait pas de ses nouvelles. Et là, c'était pas le cas. C'était pas normal, et ça le faisait royalement chier. Peut-être qu'elle était morte en chemin. Tuée par des glandeurs ? Même si elle était en mauvais état, il ne la pensait pas capable de se faire trucider par des merdeux. Morte d'épuisement à cause de son fauteuil roulant ? Nah, totalement débile. Vidée de son sang, car après tout elle était toujours blessée en repartant. Elle n'avait pas été tuée par l'ascenseur fou, il l'avait trouvé en parfait état par la suite, et sans cadavre à roulettes en bas. Ou alors... elle s'était faite buter par ses patrons de la Klyucnykova en rentrant. Ca, c'était possible. Après tout, ils devaient être très doués dans ce domaine-là, et elle n'aurait pas vraiment pu rivaliser avec eux dans son état. A moins de détaler rapidement sous sa forme féline, et encore, avec un trou dans le ventre. Pas fameux.
Il attrapa brusquement la bouteille et la porta à ses lèvres avant d'en avaler quelques longues gorgées. Mh, arrête donc de penser à ça, abruti. Putain, tu fais pitié. Ta gueule, ta gueule, ta gueule, ta gueule. Ta...
Nouvelle gorgée. Il jeta un coup d'oeil à sa montre. 19 heures. Il était là depuis peu, et avait donc dû bien traîner en chemin. Le temps passait vite, quand on marchait sans autre but que celui de prendre l'air dans la rue. C'était quand même pathétique de se retrouver dans un bar à une telle heure de la journée. Il n'aimait pas les bars, tout comme il n'aimait pas les pourris qui y passaient leur vie, tout comme il n'aimait pas les gens en général. Mais en attendant, il était là, accoudé au comptoir à ruminer ses conneries, une bouteille de bière à la main. Non, il n'avait pas l'intention de se bourrer la gueule, il n'en avait jamais vu l'intérêt, tout comme il n'avait jamais vu l'intérêt d'une consommation abusive d'alcool, et autres. En revanche, les nombreux types qui étaient déjà là et vaquaient à leurs occupations autour de lui ne semblaient pas de cet avis, car certains d'entre eux semblaient déjà bien éméchés. L'être humain était vraiment... minable. Il n'avait rien à faire ici. Et pourtant, il y était. Il aurait dû partir de ce trou à cons. Et pourtant, il restait. Les mystères de la psychologie féline. Il soupira, le regard las, perdu quelque part au milieu des nombreuses bouteilles qui ornaient l'étagère lui faisant face. Et but une nouvelle gorgée. Encore une, oui.
Dernière édition par Jeudi Noir le Sam 9 Mai - 12:45, édité 1 fois | |
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| | Sujet: Re: Amen. [ Shak' ] Sam 9 Mai - 0:08 | |
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19 heures. Il était 19 heures. La main droite de la jeune femme s’abattu sur la porte du bar du coin, dans lequel elle s’engouffra. Ce bar n’avait beau ne pas avoir de nom, si on n’avait vraiment sut se qui s’y tramait il aurait finit en première page des journaux du monde. Car ce bar, aussi simpliste qu’il pouvait en avoir l’air sous ses aires, à demi irlandais, à demi tout droit sortit d’un Far West, était le seul endroit du monde ou bipèdes et félins se côtoyait réellement, et pouvait même espérer tisser des liens affectifs.
Elle s’immobilisa à l’entrée, observant quelques instant le carillon s’agiter, dont le tintement était couvert par le brouara ambiant. Elle avisa les bipèdes, en majorité des hommes, qui pour la plupart était déjà ivre. Un concours de bras de fer s’organisait dans un coin, tendit qu’un peu plus loin les paris était misé sur la capacité d’absorption de ml de volka de quelques étudiants. Se n’était plus d’une question d’heures avant qu’une bagarre générale éclate, que verres et bouteilles volent en éclat, que le sang se mette à gicler, c’était monnaie courante ici. Reira huma les alentours, fronçant des sourcils à la désagréable pénétration des arômes d’alcool fort dans ses narines, avant que ses traits s’adoucissent à nouveau en détectant des odeurs familière. Quelques congénères étaient présent. Le patron des lieux, évidemment, bien qu’elle ne l’apercevait pas, mais aussi un félin du clan de l’ombre, qu’elle avisa rapidement au comptoir.
Son analyse fut soudainement interrompu par des mains venant s’abattre sur ses yeux.
«- C’est qui ? » Lui lança une voix jeune, masculine et enjouer.
Un large sourire vint fendre ses lèvres, dévoilant l’alignement parfait de ses dents blanches. Aussi incroyable que cela puise paraître Shakespeare avait fraternisé avec l’ennemi. Elle comptait dans ses relations un large éventail d’amis bipèdes, descendant plus ou moins direct de ceux qui jadis, au moyen âge, avait persécuté et anéanti son espèce. A ses yeux, les rancunes infondées ne devait pas exister et il fallait donner des chances individuels à chacun.
Elle pivota à 180°C, fessant voltiger sa robe aux numbreux volants blancs.
«- Freedie… Je suis déjà en retard de deux minutes et seize secondes. »
Utilisant le temps comme motif de sermon, alors que le Freedie en question, un grand brun à la peau bronzé, lui adressait une moue narquoise face à sa maniaquerie.
«- C’était juste pour te dire, que les musiciens, comme d’habitude, n’ont pas put venir et qu’il te faudra utiliser les enregistrements pour se qui n’ai pas du piano. »
Elle leva machinalement les yeux vers le ciel, accablé par la situation qui se répétait encore et encore. Elle aurait put hurler au scandale, ou même protester gentiment mais elle se contenta d’acquiescer souriante avant de prendre la direction de la scène d’un pas dansant. Tant qu’elle pouvait chanter et rapporter un peu d’argent à son clan tout en n’en mettant de côté pour les urgences, cela lui convenait.
A l’extrémité de la salle, fessant face au table et à l’entrée, une petite scène sur élevé avait été aménagé, sur laquelle, trônait, dans un coin, un vieux piano classique de marque allemande. Elle agrippa vivement le micro pour le caler dans un étau spécialement fixé à l’extrémité d’un grand trépied qui se trouvait pencher vers l’instrument.
Elle tapota du bout de l’index le micro qui grésilla en réponse. Elle n’opta pas pour le très connu décompte : 1 2 3, 1 2 3, estimant que l’appareil devait fonctionner. Elle se pencha en avant, assise sur le siège face au piano affichant un sourire parfait.
«- Madames, mesdemoiselles. Enfin, disons plutôt messieurs vu qu’ils sont venu en nombre ce soir. Je suis Reira et la première chanson serra… If you Only Knew. »
Silence dans la salle, ou plutôt tapage habituelle en moins bruyant, bien loin de ressembler à de quelconque applaudissement ou signes de motivations. Elle avait l’habitude, son public était difficile et loin d’être d’un naturel mélomane. Agissant comme à son habitude, elle enclencha l’appareil charger de reproduire les rythmes des instruments sensée accompagner sa voie et son piano.
[ Je pense à tout, Cliquez Ici. ]
Elle respira profondément, écoutant attentivement le rythme avant d’enfoncer ses doigts sur les touches pour former les premières notes. Les premiers mots se formèrent dans sa cage thoracique, montant doucement en elle pour venir émettre un son, des sons, former une chanson.
Son regard glissa vers le félin des Ombres qui se trouvait au comptoir . . .
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| | | | Jeudi Noir
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| | Sujet: Re: Amen. [ Shak' ] Sam 9 Mai - 13:49 | |
| Et tandis qu'il ne pouvait s'empêcher de repenser à toutes ces conneries, maudissant son cerveau qui semblait incapable de se mettre en veille ne serait-ce qu'un tout petit instant, une nouvelle effluve se distingua de toutes celles déjà présentes dans la salle pour se frotter à ses narines. Cela changeait de toutes ces odeurs mélangeant sueur et alcool qui lui flinguaient le nez depuis qu'il était là, non. C'était plus... doux ? Féminin, aussi. Et connu. Son regard cessa de divaguer tandis qu'il se figeait l'espace d'un bref instant, continuant néanmoins de faire tourner machinalement la bouteille entre ses mains. Etoile. Oh, et merde. Ils ne pouvaient donc pas se contenter de rester sur leurs territoires de bourges ? Quoi que, lui était bien là, en même temps. Ne restait pas sur ses territoires de pauvres. Néanmoins, si la différence entre la banlieue délabrée où il vivait et ce bar était mineure, elle était toute autre lorsque l'on passait de la terre aux buildings de verre à... cet endroit miteux. Désespéré à l'idée de se retrouver ainsi acculé - pour lui, ça y revenait, en tout cas - il avala encore une gorgée du liquide amer. Maintenant, il avait toutes ses raisons de partir. Il finissait sa bière, et se cassait.
Restait juste à ne pas bouger d'ici-là. Avec un peu de chance, elle serait stupide au point de ne pas le remarquer.
" Mesdames, mesdemoiselles. Enfin, disons plutôt messieurs vu qu’ils sont venus en nombre ce soir. Je suis Reira et la première chanson sera… If You Only Knew. "
Oh. Génial. Et une ambiance mièvre pour accompagner le tout. Le pire, c'est que tout laissait à croire que c'était cette même femelle qui venait de s'installer sur scène, cette même femelle à qui il refusait catégoriquement d'adresser le moindre regard sous peine d'attirer son attention - dans l'optique où ce n'était pas déjà fait. Il repensa à l'une d'entre elles qu'il avait croisé il y a peu vers l'Eglise. Une abrutie. Peut-être que celle-là l'était tout autant. En même temps, pour venir chanter devant une horde de bourrés alors qu'on a l'occasion de faire quelque chose de plus... prestigieux - et de mieux rémunéré -, il faut être légèrement con. Enfin, c'était son point de vue.
Quelques secondes seulement après l'annonce de la jeune fille, des premières notes se firent entendre. Il serra légèrement les dents, but encore un peu. Des notes, des mots. Voyons le bon côté des choses, au moins, elle chantait juste. C'était toujours ça de pris, et ça atténuait un minimum son calvaire.
Il sentit une désagréable sensation lui nouer les tripes. On le regardait. Il le sentait. Ses doigts se refermèrent un peu plus sur la bouteille, l'enserrant violemment sans lui laisser aucune chance de s'échapper. Il déglutit, soupira. Et se résigna à jeter ce qui se voulait être un furtif coup d'oeil sur la gauche, en direction de la petite scène. Un coup d'oeil en direction du piano, un coup d'oeil en direction de la fille qui chantait. Et une sueur froide monta soudainement en lui.
Oh, putain. Et merde. Bordel. Mon dieu mais quelle horreur. Non, mais c'était pas vrai, bon sang. Si ? Horreur, ça l'était.
Elle était blonde. Jeune. La vingtaine, en âge humain. Cela n'aurait, en temps normal, pas dû poser de problème. Sauf que si, problème il y avait. Elle était trop blonde. Ou plutôt de ce blond très pâle assez caractéristique. Ce blond qu'il reconnaissait. Elle lui ressemblait trop. En plus, elle était de l'Etoile. Et elle semblait dégager cette même chose qu'elle, elle dégageait, avant. Cette chose qui caractérisait l'Etoi... Oh, mais non. Hasard, tu es un véritable fils de pute. Je te hais, je te maudits. Gros enfoiré, va.
Il détourna bien vite le regard, trop horrifié pour faire quoi que ce soit d'autre que resserrer un peu plus l'étau que formaient ses mains qui enserraient la bouteille. Il baissa les yeux, observant le comptoir. Cela n'aurait pas dû arriver. Ca n'était pas écrit, enfin, merde, c'était contre nature, quoi. C'était absolument immoral. Ca ne pouvait pas être elle, elle n'en avait pas le droit, personne n'en avait le droit, c'était interdit, proscrit, à bannir. Merde, non, quoi. Ca ne se pouvait pas. Mais pourquoi ?!
Ca n'aurait jamais dû arriver. | |
| | | | Etoile de Shakespeare.
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| | Sujet: Re: Amen. [ Shak' ] Sam 9 Mai - 21:40 | |
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Reira ne distinguait de lui qu’une masse de cheveux pas très soigner et la pénombre ne l’aidait pas à en savoir plus sur l’individu. Ça aurait put s’arrêter là mais il daigna lever les yeux vers elle un court instant. Elle frémit légèrement et sa voix tressaillit. Les guerriers du clan des Ombres l’avaient toujours rendu un peu nerveuse, elle tentait pourtant d’appliquer la vision qu’avait sa défunte mère à leur sujet, à savoir, qu’il était plus des chats perdu réclamant son aide et son affection et qu’ils n’étaient pas foncièrement mauvais. Mais c’était plus fort qu’elle, elle ne les appréciait pas au même titre que ceux du clan de l’Etoile.
Le guerrier détourna rapidement son regard du siens au profit de la bouteille qu’il tenait entre ses mains. Il y avait eut quelque chose d’étrange qui était passé au travers de ses yeux, ça avait été bref un peu comme un flash, si rapide qu’on était pas bien sur de l’avoir vu. De la tension, de l’effroi ?! Elle se crispa légèrement, continuant cependant son chemin sur l’intervalle des touches blanches et noires du piano. Il avait peut être vu quelque chose qu’elle avait omis. La présence d’un chien, d’un chasseur ? Sa guérisseuse fessait des mauvais rêve à ce sujet actuellement. Reira parcouru la pièce du regard à la recherche du quelque chose dont il était question, si quelque chose il y avait.
Hormis l’habituelle beuverie, il n’y avait rien à remarquer, l’air ne reflétait que les odeurs que de la sueur, de l’alcool et de cigarette. Tout était parfaitement normale, hormis ce type, au comptoir. Peut être était il entrain d’accomplir quelque chose de louche, de déloyale, quelque chose qui pourrait mettre tout les chats de la ville en danger ?! Elle serra les mâchoires, un tic venant de nul part qui fessait parfois surface.
Shakespeare poussa sa voix jusqu’à la dernière note de la mélodie et enfonça ses doigts sur les touches pour former le dernier accord. Nouveau sourire radieux. La musique s’arrêta, et quelques fades applaudissement se détachèrent des discutions animée.
Elle se leva, arborant comme toujours son sourie parfait qui irradiait littéralement le bar. Elle hésita entre enchaîner une nouvelle chanson ou à reporter son quotas pour plus tard dans la soirée et aller saluer son congénère. Elle opta pour la seconde option, descendant de la scène pour venir se diriger vers le bar.
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| | | | Jeudi Noir
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| | Sujet: Re: Amen. [ Shak' ] Dim 10 Mai - 13:07 | |
| Nouvelle gorgée, encore. Ayant perdu toute envie de savourer avec lenteur sa bière - de toute façon, il en avait chez lui au frigo, dans le genre je claque mon fric inutilement, c'était tout de même pas mal - il espaçait de moins en moins les moments où il portait le goulot à ses lèvres. Néanmoins, la désagréable sensation d'être observé disparut bientôt pour ne laisser place qu'à la frustration qui l'avait envahi. Au moins, elle avait visiblement arrêté de le regarder. C'était ça de pris, il n'avait plus qu'à terminer sa bouteille - il refusait catégoriquement d'en laisser quoi que ce soit, peut-être était-ce dû à son amour de l'argent ou, tout simplement, à sa maniaquerie qui se serait ainsi manifestée d'une façon nouvelle - et à se barrer rapidement. A croire que finalement, Hasard avait décidé de se montrer clément.
La chanson s'arrêta, brièvement suivie de quelques maigres applaudissements. Après tout, il ne fallait pas s'attendre à mieux dans ce genre d'endroit. Il attendit. Attendit qu'une nouvelle chanson vienne prendre sa place à la suite de la précédente, que de nouveau les touches du piano soient enfoncées, que les fins grésillements combinés du micro et de la boîte qui délivrait les sons reprennent, qu'elle recommence à chanter. Le seul problème est que ce moment ne vint pas. Et, au contraire... l'horrible impression reprenait de plus belle, encore plus présente que précédemment. Sa gorge se noua de nouveau, tandis que ses mâchoires se contractaient immédiatement, reprenant leur petit jeu de tortionnaire sur ses dents qui continuaient de résister au choc sans réel problème, sans doute trop habituées au phénomène pour protester en quoi que ce soit. Il crut entendre le bruit d'un tabouret - ou un truc du genre - qui glissait légèrement sur le parquet. Enchaîné sur un rythme tranquille de pas qui s'intensifiait légèrement, bien qu'étouffé par ce même parquet. Oh, plus de parquet. Plus proche encore. Oh non, pitié, dégage, tourne, tourne à droite, volte-face, retourne sur ton parquet jouer des claquettes ou quoi que ce soit d'autre. Tu vas jouer des claquettes j'ai dit.
En un nouveau geste machinal, il avala encore quelques gorgées. Peut-être que s'il s'envoyait cul-sec la fin, sortait à l'arrache un ou deux billets de sa poche et dégageait en quatrième vitesse, il pourrait éviter la confrontation. C'était sans doute dramatiquement lâche, mais à vrai dire, ce genre de choses ne l'avaient jamais vraiment préoccupé. Il baissa les yeux vers la bouteille, jaugeant rapidement la quantité de bière qu'il lui restait à ingurgiter. Il en avait fait plus de la moitié. Ca pouvait tenir la route, auquel cas il devait d'exécuter rapidement, sans manquer de s'étouffer par la même occasion. Dans l'optique où il en vint vraiment à s'étouffer, non seulement il aurait dû se retrouver dans l'une des pires situations imaginables mais en plus, son honneur - car oui, il avait un honneur - aurait été totalement bafoué, se serait prit une claque magistrale et il n'aurait plus eu qu'à se jeter du haut d'un building ou quitter la ville pour s'installer dans une autre métropole. Et tout recommencer. Mauvais plan.
De nouveau, ses doigts serrèrent un peu plus la bouteille. Ses mâchoires se desserrèrent, prêtes à s'exécuter. Mais son geste fut stoppé avant même d'être amorcé. Bordel. Elle était trop près, c'était un échec total, il avait tout foiré une fois de plus, avait trop traîné, et tout était raté. Si la foudre avait pu s'abattre sur lui à ce moment-là, il aurait été soulagé. | |
| | | | Etoile de Shakespeare.
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| | Sujet: Re: Amen. [ Shak' ] Dim 10 Mai - 19:11 | |
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La tension était à présent palpable la faisant hésiter dans les derniers pas la séparant du comptoir. L’individu avait, à ses yeux, une aura d’un noir charbon qui lui hurlait de s’éloigner, son attitude générale, à savoir un visage à demi dissimulé sous une épaisse chevelure, avait pour effet de la rendre de plus en plus tendu. La jeune femme inspira profondément, laissant tomber ses épaules avant de rejoindre son congénère en quelques enjambé.
Tirant un des hauts tabouret du bar vers elle, elle s’assit à un bon mètre de l’inconnu, jambes croisées, hélant immédiatement le barman qui était entrain d’essuyer un verre à l’aide d’un chiffon, cigarette aux lèvres. L’homme se retourna et se pencha vers elle pour mieux entendre sa commande.
«- Un verre de rouge, s’il vous plait. »
Un verre, un seul. Elle avait une image à entretenir et quoi qu’il en soit elle ne buvait jamais, ou que très peux et seulement quand il y avait prétexte à le faire. Elle porta une main à l’une des poches de son imperméable couleur ivoire qu’elle avait plier sur ses genoux, et en sorti un briquet, un fume cigare ainsi qu’un paquet de cigarettes. Elle positionna rapidement l’une des clopes à l’extrémité de l’objet et portant le tout aux lèvres, embrasa sa cigarette. Longue inspiration aux effets revitalisants, étrange pour quelques choses qui vous prodiguait cancers et autres maladies pulmonaires et respiratoires.
Recrachant un petit nuage de fumée, elle lança un nouveau regard au type, un charmant sourire aux lèvres.
«- Bonsoir. »
La distance qui les séparaient nécessitait qu’elle parle d’une voix suffisamment clair, laissant la possibilité au barman d’entendre leur conversation à venir. Ses mâchoires se crispèrent légèrement l’espace d’un bref instant. Même si l’homme entendait son vrai nom, cela ne m’était en rien les chats de la ville en danger.
«- Je m’appelle Etoile de Shakespeare, et … vous ? »
Et vous. Le et toi, sonnait horriblement. Mais c’était pas à elle de le vouvoyez, c’était à lui, l’inconnu des Ombres, le type louche du bar. Mais il fallait l’avouer l’homme l’impressionnait.
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| | | | Jeudi Noir
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| | Sujet: Re: Amen. [ Shak' ] Dim 10 Mai - 19:47 | |
| Le bruit de pas s'atténua, bientôt suivi d'un remake du son du tabouret qu'on tire. Et sur lequel on s'assoit. Il leva les yeux non pas au ciel mais plutôt en direction des bouteilles qui lui faisaient face, comme si elles avaient pu l'aider en quoi que ce soit dans la situation présente. Mais non, évidemment, bien au contraire. Ces salopes semblaient le narguer du haut de leur présentoir et se foutre de sa gueule avec brio, contemplant la pitoyable scène d'un homme - enfin, d'un chat - rencontrant - retrouvant - par hasard quelqu'un qu'il n'aurait jamais voulu -re-voir. Bande de pétasses. Il mourrait d'envie de les briser, avec leur air impassible et pourtant empli de moquerie. Les bouteilles ne sont que des putes.
" Un verre de rouge, s'il vous plaît. "
Il sentit son échine frissonner tandis que ses mâchoires se crispaient à nouveau. Tsss... mais c'est dégueulasse, le rouge. A croire qu'ils l'avaient élevée comme des merdes, chez l'Etoile. Ou qu'elle avait très mauvais goût. Ce qui, au vu de ses attributs héréditaires, pouvait paraître plus que probable, mais dans le cas présent, c'était lui qui jugeait les goûts comme étant mauvais, et il était lui-même directement impliqué dans cette histoire d'hérédité. En gros, là, il ne faisait que s'emmêler les neurones et divaguer. Et en parlant de divagation, il eut d'ailleurs une brève pensée pour cette fameuse soirée, deux semaines en arrière. A l'Eglise, avec ce vin de merde. Oh. Les bouteilles n'était pas les seules à être des connasses. Voilà que son cerveau s'y mettait à son tour. Tous des salauds, va.
Il entendit un léger bruissement sur sa gauche. Ne put s'empêcher de dresser l'oreille. Une boîte, un truc du genre. Une sorte de frottement, comme celui que fait un briquet lorsqu'on enclenche son mécanisme. Fumée. Clope ? Mon Dieu, mais cette fille était pleine de vices. Il était bien heureux de pas être né chez les bourges, tiens. A croire que ce n'était que maintenant qu'il découvrait que le Ciel avait peut-être été miséricordieux envers lui. Ouais. En fait, pas vraiment.
" Bonsoir. "
Damned. Il était touché, et sentait déjà avec horreur revenir le moment où il devrait s'arracher la balle du corps et recoudre la plaie. Avant d'enlever les points. Et de pisser le sang, encore.
Ses dents furent les premières à en pâtir de nouveau, mais elles semblaient bien supporter le choc. La bouteille cessa de nouveau de tourner entre ses mains, il ne bougea bien entendu pas. Il aurait voulu couler un regard dans sa direction, rien que pour vérifier si c'était bien à lui qu'elle parlait. Et puis, c'était peut-être pas elle après tout... mais non, abruti, c'est sa voix, elle a chanté tout à l'heure. Peut-être le barman ? Nah, il est ailleurs, et elle l'aurait salué avant de lui demander le verre. A sa droite ? Il était au milieu, ça aurait été con de se placer de telle sorte à ce qu'il y ait quelqu'un dans la ligne de mire. Mais peut-être qu'elle était conne, après tout. Oh, c'était beau de rêver.
" Je m'appelle Etoile de Shakespeare, et... vous ? "
Maudites bouteilles, et ça vous éclate, hein ? Arrêtez de jubiler et regardez ailleurs. Pouffiasses.
Il soupira, un brin désespéré. Mais pourquoi donc était-elle venue lui parler, à lui, hein ?! Le barman était un chat, aussi. Et autant qu'il le sache, le Clan des Ombres n'était pas très bien vu, ce qui ne poussait pas vraiment à aller voir l'un de ses membres lorsqu'on le croisait dans un lieu où on avait la possibilité de rencontrer plein d'autres personnes... à moitié bourrées, dégueulasses, avec un ventre crasseux plein de bière. Charmant. Mais eux, au moins, respiraient un peu plus la jovialité, à leur façon. On va dire que Jûshi n'avait pas une tête de jeune homme agréable avec qui on veut tout de suite discuter en l'ayant à peine aperçu, et qu'il ne faisait rien pour pallier à cela, bien au contraire. En gros, elle n'avait rien à faire ici, à lui parler. Ne détournant pas le regard de ce qui était devant lui - continuant donc d'assassiner mentalement les Smirnoff et autres Ricard qui lui faisaient face - il se décida tout de même à répondre. Et on devinera aisément que son ton n'incitait pas à continuer de blablater.
" Je t'en pose, des questions, moi ? "
Okay, il venait tout juste de le faire, mais ça, c'était pas le sujet. | |
| | | | Etoile de Shakespeare.
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| | Sujet: Re: Amen. [ Shak' ] Mar 12 Mai - 17:42 | |
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« Je t'en pose, des questions, moi ? »
Ah… Shakespeare était le genre personne qui pensait qu’on pouvait se sortir de n’importe qu’elle situation avec le sourire, voir même par un sourire. Sous sa forme bipèdienne elle souriait d’ailleurs en permanence sans pour autant paraître crisper. L’habitude remontait à l’époque où elle avait été nommé apprenti sous le nom de Nuage Shakespearien, soucieuse de faire de son mieux, l’adolescente avait passer des heures à la bibliothèque à étudier des livres de sociologie. Comment aborder les gens, se faire des amis, quel genre d’activité les humains pratiquaient… bref tout et n’importe quoi pour mieux infiltrer le réseau. Dans tout cela elle avait lu quelque chose sur la puissance du sourire. C’était un truc anodin, qui ne coûtait rien, m’était les gens en confiances et vous rendait agréable à leur yeux. Alors à défaut de pouvoir faire quoi que ce soit d’autre, elle lui sourit avant de reporter le fume cigare à ses lèvres.
«- a l’instant même, oui. »
Reira pivota complètement vers lui pour pouvoir mieux l’observer. Elle avait l’étrange sentiment de l’avoir déjà vu quelque part, mais les circonstances de leur probable rencontre lui échappait. Elle était l’Etoile, elle avait le devoir de se souvenir de tout à chacun, se qui d’ailleurs ne lui avait jamais fait défaut… jusqu’à maintenant. Déception d’un jeudi soir. Peut être l’avait elle croiser sous sa forme féline, se qui expliquerait pourquoi elle ne parvenait pas à le recadrer dans le contexte. Mais l’odeur ne trompait pas, et elle ne se souvenait d’aucune odeur. C’était son apparence humaine qui lui provoquait une sensation de déjà vu, dont « Où », était la question.
«- Vous m’aviez déjà vu ? »
Drôle de façon de tourner une question je vous l’accorde. Mais elle voulait épargner un « je » ou un « on », l’inconnu ne semblait pas du genre … inspirer. Alors peut être que si on le m’était sujet de la phrase cela forcerait un brin sa motivation à lui répondre.
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| | | | Jeudi Noir
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| | Sujet: Re: Amen. [ Shak' ] Mar 12 Mai - 17:58 | |
| " A l'instant même, oui. "
Il haussa un sourcil. Si ça l'éclatait de jouer à ce petit jeu...
Il avait espéré qu'elle s'en aille, suite à sa réponse peu engageante. Elle aurait sans doute mieux fait ainsi. Mais non, elle semblait bornée à se coller à lui - enfin, façon de parler bien entendu - et n'avait pas l'air de vouloir lâcher l'affaire. Il retint en soupir désemparé. C'était vraiment une horrible situation. Et le pire... c'est qu'elle reprenait la parole, en plus. Elle insistait.
" Vous m'aviez déjà vue ? "
Il se décida enfin à lui adresser un regard, continuant de faire tourner la bouteille entre ses mains. Quelle question à la con. Qu'est-ce qui lui laissait penser que c'était le cas ? Okay, c'était totalement vrai, mais ça datait, et sans doute bien trop pour qu'elle ne puisse s'en souvenir. A moins que sa mémoire ait décidé de flanquer ce sale moment au fin fond d'un tiroir dans un coin de son esprit, en attendant avec impatiente le jour où il pourrait être réutilisé. Ce moment était venu, et il maudissait le connard qui avait été inventé le subconscient. Néanmoins, lui aussi ne se démonta pas dans l'idée d'être aussi désagréable que possible, enfin, dans son cas on aurait pu dire " aussi naturel que possible ", quitte à daigner lui adresser de nouveau la parole. Il jeta un bref coup d'oeil en direction de la petite scène improvisée avant de reporter son attention sur elle.
" Je suis pas aveugle. Ni sourd. "
Dans le genre " réponses à la con ", c'était pas mal. A noter qu'elle comprenne sur le coup, ce qui n'était pas vraiment garanti étant donné que lui-même se demandait s'il était possible de faire rapidement le rapprochement sans être logé dans son esprit. Enfin, il verrait bien. Au pire, il pouvait s'attendre à recevoir un regard incrédule, ce qui lui aurait parfaitement convenu. S'il était passé pour un fou, ça l'aurait arrangé, avec un peu de chance elle se serait vite barrée, sauf si elle appartenait à cette catégorie de personne qui se sentait obligée de venir en aide aux gens à problèmes - qu'ils le veuillent ou non - comme des gamines s'apitoyant devant un chiot errant seul dans la rue.
Mais, oh miracle, il ne s'arrêta pas là, et c'était presque à se demander s'il n'y avait pas un soupçon de bonne volonté là-dessous... peut-être tout simplement de la bonne volonté quant au fait de la faire lâcher prise. Il regarda cette fois-ci en direction du gérant du bar qui s'affairait dans un coin, ne se réduisant tout de même pas à le désigner d'un signe de tête pour accompagner ses paroles.
" C'est un chat, lui aussi. Tu peux tout autant lui parler qu'à moi. "
... et je suis sûr que la conversation sera tout de suite plus agréable si c'est avec lui que tu blablates et non moi.
Il sentit que ses mains serraient involontairement un peu plus la bouteille. Putain... il avait failli la vouvoyer. C'était monstrueux, ce que ça pouvait occasionner, un esprit perturbé. | |
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