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| Creeeeek... et re-creek. | |
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Jeudi Noir » Admin & Dealer En Chef «
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| Sujet: Creeeeek... et re-creek. Mar 14 Oct - 21:57 | |
| Creeeeekkk... Creeeeeee....
Spectacle oh combien désolant que ce vieux Parc ravagé par le temps et les saisons, délaissé, à l'abandon. Lieu qui jadis eut pu être florissant, verdoyant, accueillant, s'il ne s'était pas trouvé dans un endroit comme celui-là, s'il n'avait pas eu la malchance d'être construit là où l'on a que faire de telles distractions, de telles constructions. S'il s'était trouvé là où vivent les Etoiles, Dieu sait s'il aurait pu être populaire, reposant. Bambins qui courent avec leurs cabots, mères qui rient de leurs pitreries, jeunes filles en fleur qui gloussent en dévisageant le jeune homme du coin. Tourniquets, longues promenades, pourquoi pas. Et cette balançoire aurait été...
Criiiiii...
... le lieu de toutes les rêveries, à toujours tenter d'aller plus haut, toucher le ciel du bout des ailes, atteindre de nouveaux sommets. Avant, arrière, et l'on s'élève peu à peu, le sourire aux lèvres, les yeux envieux, car qui sait, peut-être pouvait-on même finir par voler, réellement ?
Criii...
Mais il n'en était rien. Absolument rien. Là où auraient dû s'étaler jardins de fleurs multicolores et gazons parfaitement tondus prospéraient nombres d'herbes folles, sèches, simple reflet de la désolation qui régnait aux alentours, et qui ne pouvait ne pas atteindre cet endroit. Car ce n'était pas un parc qui allait échapper à la dure loi qui régissait ce bas monde. Pas de petits sentiers, pas de chemins pavés. Seulement de la poussière, un sillon au milieu des ronces, de la terre sèche, craquelée, n'ayant pas connu de pluie tonifiante depuis bien des années. Ciel grisonnant, que l'on pourrait croire annonciateur d'une averse, mais il n'en était rien, bien évidemment. Ici, c'était la pollution et non l'eau qui embrumait le ciel. Et au milieu de tout ceci, au milieu de ce désordre, au milieu de cet endroit désolé... le cadavre rouillé de cette vieille balançoire qui n'avait sans doute jamais réellement servi. Et assis dessus, quelqu'un. Ses longues boucles de jais cachant son oeil droit, deux longues écharpes enroulées autour de son cou, un regard d'un bleu nocturne que l'on aurait pu croire envoûtant, mais non, il était plus... terrifiant. On ne le présentait plus, non. Jeudi Noir, a.k.a. Jûshi, le dealer de ses dames - et messieurs. Humble serviteur du royaume des Ombres, silhouette parmi tant d'autres. Se fondant dans la masse, respirant comme tous cet air sale et empoisonné par la société humaine. L'air visiblement ailleurs, il se balançait lentement, ignorant royalement le crissement aigu qui retentissait dans le silence de cette fin d'après-midi aussi terne et déprimante que les autres. Réfléchissant sans doute, mais je ne m'attèlerai pas à la lourde tâche que serait la description de ses pensées, car après tout, Jeudi Noir était avant tout un être complexe à l'intelligence rare, et autant dire que ses idées et ses suppositions étaient bien au-dessus de ce que nous pouvions nous imaginer, car quand, en plus, on est un être torturé comme ce cher Jûshi, ce sont généralement les pensées les plus noires et les plus sordides qui nous traversent l'esprit, fruit, au final, d'une connaissance réelle de ce monde maudit dans lequel il évoluait depuis toujours, de ce monde où la douleur est reine et où faire preuve de gentillesse et d'optimisme serait faire preuve de naïveté, et se révéler être un véritable imbécile. A quoi bon se voiler la face. La vie n'avait jamais été rose. | |
| | | Âme Errante
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| Sujet: Re: Creeeeek... et re-creek. Mer 15 Oct - 15:21 | |
| Erraient dans ces territoires sombres et hostiles toutes les âmes dépourvue de pitié, qui ne connaissait que misère et froideur, qui n'enseignaient que les moyens pour survivre, voler, vivre dans ces contrées où l'on ne devait compter sur personne d'autre que sur soi-même, ne jamais accorder son entière confiance à quelqu'un. Des terres bien obscures, en somme, où la dépravation des êtres est fréquente, ainsi que leur corruption. Après tout, tout les moyens étaient bons pour acquérir ce que l'on voulait. Oui, tous les moyens étaient bon pour parvenir à ses fins. Et parmi les ombres qui se fondent dans les ténèbres, qui se découpent à la douce lumière du soleil, Âme Errante vagabondait, ses pattes blanches foulant doucement la terre sèche. Elle ne se dirigeait pas vers une endroit précis, elle flânait ça et là, simplement pour sortir du grenier où elle rangeait toutes ses plantes, où elle s'occupait des chats et des personnes en mauvais état - ce qui était bien assez fréquent, avouons-le. Elle s'arrêta en plein milieu de son chemin, et déposa délicatement ses plantes à terre. Des plantes, qu'elle avait récupéré un peu partout, tout en vérifiant avec soin si elles étaient utilisables, et non toxiques. La pollution encrassait la nature, la détruisait à petit feu, et ces cons de bipèdes ne s'en rendaient pas vraiment compte. Elle s'aperçut qu'elle n'était pas loin du parc. Les herbes étaient hautes, pas coupés, le terrain était abandonné. Skull soupira intérieurement, ne pouvant détacher son regard du spectacle délabré. Elle creusa à l'aide ses griffes un petit trou, et y enterra le peu de plantes qu'elle avait en gueule.
Et tout en avançant parmi ce qui était de la négligence de la part des humains, de la mauvaise volonté et de la connerie, s'enfonçant dans ce square à l'abandon qui aurait pu être plein de vie, d'enfants et de gaité, Âme Errante se métamorphosait en l'espère qu'elle arrivait à haïr sans le montrer, une humaine avec une apparence pourtant peu banale. Cheveux bleu électrique coupés d'une façon négligé, pas symétrique, en bataille. Ses yeux étaient d'une couleur or, avec cette grande tâche brune dans l'œil droit, et deux fentes noir comme les abysses qui lui servait de pupille. Un blouson en cuir noir, un pantalon mal coupé. La jeune femme qui ressemblait à un garçon, avec peu de formes féminines, sortit un paquet de cigarettes JPS et l'alluma à l'aide d'un briquet tout con. Inspira puis exhala de longues volutes de fumées blanches qui s'évaporaient dans l'air, parmi les Hautes Herbes. Et l'aperçut.
Un petit grincement, preuve qu'elle était sûrement rouillé et peu utilisée, cette balançoire qui aurait pu faire la joie de bien des morveux. Et lui, assis dessus, sûrement en proie à des songes sûrement sombre, réfléchissant, deux ( Je dis bien deux! xD ) longues écharpes autour du cou, des cheveux bouclés qui cachaient son œil droit. Pour une fois, Skull, elle, n'avait pas pris la peine de cacher son œil avec l'étrange grain brun. Elle ne souriait pas, se contentait d'observer avec nonchalance l'individu qui faisait parti de son clan. Aspirant une nouvelle bouffée de sa cigarette, elle regarda un instant le paquet, où il y était inscrit " FUMER TUE. "
« Dans ce cas précipitons-nous. » souffla-t-elle.
Et comme il ne restait plus de clopes, à son grand mécontentement, elle fourra le paquet au fond de sa poche, décidant de le jeter décemment dans une poubelle. Elle se rapprocha de quelques mètres de la balançoire et de Jûshi, puis le salua d'un signe de la tête, ferme et sec. Par habitude. Que pouvait-il faire par ici? Simplement se balader? D'un côté, ça l'aurait étonnée. Il se livrait à des trafics de drogue, non, ce cher Jeudi Noir? Mais ce n'était pas son problème, elle s'en foutant bien. Après tout, elle en avait bien des fois consommés, mais elle n'était pas accroc. Non, elle ne pensait pas l'être. Mais contrairement à son ancien mentor, elle ne ferait pas d'Overdose. Elle était assez forte pour résister à la drogue, et préférait consommer du tabac plutôt que ses substances qui rendaient béat.
Dernière édition par Âme Errante le Mer 15 Oct - 17:47, édité 1 fois | |
| | | Jeudi Noir » Admin & Dealer En Chef «
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| Sujet: Re: Creeeeek... et re-creek. Mer 15 Oct - 16:32 | |
| [ Aha, je sais que c'est le détail à la con, mais c'est deux, et pas une écharpe. Oui oui, deux écharpes. Quoi, ma gueule ? è_é ]
Un bruissement dans les hautes herbes, qui s'agitent doucement, et tout à coup, une silhouette qui se détache et grandit, prenant peu à peu une forme humaine. Se rapproche, clope au bec. Et qui finit par s'arrêter à quelques mètres de lui, le saluant d'un bref petit signe de tête.
Criiii...
Arrêtant brusquement son mouvement de va et vient, faisant enfin taire ces maudits grincements, Jûshi dévisagea un long moment cette personne qui venait de débarquer. La détaillant scrupuleusement. Sous ses apparences masculines, il savait pertinemment que c'était une fille. Des cheveux à la couleur comme qui dirait inhabituelle, des yeux d'or. Certes, Jeudi Noir ne passait pas beaucoup de temps dans le vieux HLM qui servait de refuge au clan - okay, il faisait tout son possible pour l'éviter et ne devait pas y avoir foutu les pattes depuis plusieurs mois - mais cela ne faisait pas de lui un ignorant fini. Cette jeune féline qui se trouvait devant lui n'était autre qu'Ame Errante, enfin, Skull sous sa forme présente, la guérisseuse des Ombres. Toujours silencieux, il se contenta donc de la scruter, ne lui adressant même pas une salutation - comme s'il avait que ça à faire, non mais qu'est-ce que vous croyez ? Son regard se porta alors sur la cigarette. Le simple fait de voir quelqu'un fumer lui donnait envie de s'en griller une... Non pas qu'il était dépendant au tabac, non, ç'aurait été se rabaisser au rang de ces pitoyables bipèdes. Mais disons que cela entraînait, si l'on voulait, une sorte de désir de mimétisme. Ou c'était tout simplement que du coup, il se rappelait qu'il avait son paquet à moitié écrasé dans la poche de son vieux jean délavé. Portant la main à celle-ci, il extirpa donc l'objet de ses désirs actuels, une petite boîte cartonnée ornée de blanc et de rouge sur laquelle on pouvait lire " Lucky Strike " en caractères gras. Il le regarda un instant, avant de finalement le remettre dans la poche qui l'hébergeait depuis quelques temps. Non, on l'aura deviné, ce n'était pas vraiment un gros fumeur, lui non plus, bien qu'il fut tout de même fréquent de le voir une cigarette à la bouche.
Daignant enfin bien vouloir prêter un peu d'attention à la guérisseuse - ne soyons pas trop ingrats - il finit par poser de nouveau son regard bleuté sur cette dernière, avant de lâcher d'une voix tout aussi froide que d'habitude :
" Ravi de te voir. "
Comment ça, ça sentait l'ironie à plein nez ? Mais qu'est-ce que vous voulez qu'il dise d'autre ? " Salut, comment ça va ? " Genre. Penser cela aurait été se leurrer totalement sur son compte. Il se contrefichait bien de la vie des autres, et donc de leurs états d'âme. La seule chose qui l'intéressait à présent était de savoir si elle avait l'intention de le sermonner pour lui dire de se comporter en véritable membre de clan ou non. Déjà qu'Etoile du Paradis lui avait fait le coup la dernière fois, si ça devait lui arriver à quelques jours d'intervalle, ça allait pas le faire et il allait finir par se poser des questions. A croire que c'était le seul guerrier du clan des Ombres. | |
| | | Âme Errante
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| Sujet: Re: Creeeeek... et re-creek. Mer 15 Oct - 17:45 | |
| [ Ah damn shit, punis-moi, j'ai faillis à ma tâche de scarabé *meurs* je vais éditer. x) ]
D'un mouvement de tête rapide, Skull remit ses cheveux en arrière, signe typique chez elle. C'était une mimique, un tic, quelque chose d'instinctif qu'on ne pourrait pas lui enlever. Clope au bec, la fumée blanchâtre s'élevant dans l'air froid, les yeux perçants de la jeune femme scrutait l'œil froid et profond de Jûshi. Une lueur malveillante y brillait, plus forte que la plupart des autres guerriers du clan. Mais en fait, elle n'en n'avait rien à foutre, que les personnes de son clan soient mauvaises ou non. Ça ne la regardait pas. Et bien que souvent des chats venaient se plaindre à elle, comme un bipède va se plaindre à un psychologue, elle avait beau écouter, elle n'en pensait souvent que peu de choses. La seule personne avec qui elle était un tant soi peu proche était son frère. Et évidemment, elle allait devoir un peu se rapprocher de son apprenti, Nuage Fantôme, ou Yuki. La jeune femelle inhala une nouvelle bouffée de produits toxiques avant de l'expirer par les narines. Un sourire sarcastique lui rehaussa les coins des lèvres, au salut très amical de Jeudi Noir. Skull coinça sa cigarette entre ses deux doigts en réprimant un petit rire sardonique, et pour toute réponse, ricana;
« Impressionnant, on y croirait presque. »
Elle passa une main furtive dans ses cheveux bleutés. Elle aurait pu parier que son interlocuteur pensait qu'elle venait pour le sermonner comme le ferait une Mère, ou une chef, pour venir lui faire la morale, lui donner des leçons... Elle pouvait cerner ces choses là sans difficultés. Il suffisait de réfléchir un peu, et de connaître un minimum le guerrier. Son activité au camp, en tout cas. Mais ce n'était pas du tout son truc que de parler pour raisonner les gens. Chacun devait s'assumer, prendre ses responsabilités. Il fallait être conscient de ses actes, et après?... On pouvait presque faire ce qu'on veut. Pas besoin d'un chef pour nous dire ce qu'on doit faire... Âme Errante détestait les petits chefs, ceux qui pensent pouvoir tout contrôler, ceux qui veulent qu'on leur obéisse au doigt et à l'œil. Non, ces personnes là étaient particulièrement détestables. Son regard d'or rivé vers l'horizon, où des nuages de pollutions s'entassaient, gris et sale. Tout ça à cause de l'évolution humaine. L'être humain aurait donc construit de nouvelles choses pour détruire son habitat? Visiblement, il ne s'en rendait pas compte, ou alors ne faisaient rien pour agir en conséquences. Mais il était sûrement déjà trop tard pour récupérer les conneries humaines. Elle siffla simplement;
« Je n'ai rien à voir avec la chef. »
Aspirant une nouvelle bouffée de cigarette, Skull eut un petit soupir. Elle n'avait pas tendance à beaucoup bavarder, et peut-être que le silence était mieux entre eux deux? La jeune femme jeta sa cigarette à terre tout en exhalant une dernière volute de fumée, puis écrasa le mégot qui se consumait de lui-même. Instinctivement, elle aurait pris une autre cigarette, mais le nombre lui manquait. Elle cracha un juron, tout en donnant un coup de pied dans la terre caillouteuse, sèche et blanche, une petit nuage de poussière s'élevant dans l'air. Elle savait que certains guerriers du clan n'appréciait pas que Jeudi Noir se montre si peu son sa forme originelle, celle de chat, par conséquent. Skull se demandait pourquoi il était tant facile d'irriter ces chats là. Après tout, ils disposaient tous d'un pouvoir, de quelque chose d'exceptionnel... Alors pourquoi ne pas en profiter? Elle souffla, son regard toujours rivées vers les poussières du ciel, s'adressant pourtant à Jeudi Noir, chose assez rare;
« Chacun fait comme il souhaite. C'est une partie de notre liberté, après tout... »
Voilà longtemps qu'elle n'avait pas autant parlé avec quelqu'un d'autre que son frère. Même Nuage Fantôme avait droit à des silences interminables. Non, Skull n'était vraiment pas bavarde, et ne pensait pas un jour le devenir.
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| | | Jeudi Noir » Admin & Dealer En Chef «
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| Sujet: Re: Creeeeek... et re-creek. Mer 15 Oct - 18:58 | |
| [ Bien, mon jeune scarabée. La quête de la perfection est essentielle dans l'apprentissage de la Sagesse x3 ]
« Impressionnant, on y croirait presque. »
Un petit sourire, mais quand je dis petit, c'est petit, dans le genre très léger ultra-light même si à la base light ça veut dire lumière et pas léger à la limite même de l'invisible s'esquissa sur les lèvres de Jûshi. Impressionnant ? Bien sûr que cela sentait l'ironie à plein nez. Mais bon, il n'avait jamais eu pour grande ambition de finir acteur ou autre, et il se contrefichait bien de paraître désagréable aux yeux des autres, puisque ces autres, eh bien, il avait comme qui dirait légèrement tendance à les mépriser. Non pas qu'il se sentait supérieur à eux - quoi que sa vivacité d'esprit n'avait absolument rien à leur envier, et il avait conscience de cela, peut-être même que c'étaient cette conscience qui avait fini par le pousser à considérer les autres comme de la merde - mais ils ne lui inspiraient absolument rien de bon, ni de sympathique. En même temps, rien ne pouvait susciter sa sympathie, à présent. Et de nouveau, sa voix dépourvue de toute trace émotion - attention, n'allez quand même pas croire que Jeudi Noir était encore l'un de ces personnages censés être des sans-coeur gros sadiques j'te kill ta rass' bwahaha, parce que ce serait vous leurrer totalement - s'éleva dans le silence qui régnait sur ce tas de débris qu'était le Vieux Parc :
" N'est-ce pas ? "
Quoi que, à bien y réfléchir, on aurait presque pu déceler une pointe d'amusement dans sa voix. Mais bon, il fallait l'entendre, quoi. Suite à ça, Âme Errante lui annonça ne pas être venue sur ordre du chef, lança une flopée d'injures, écrasa son mégot et lui fit un tout petit spitch sur la liberté individuelle. Le fait de savoir qu'il n'avait pas, pour un fois, à se trouver des justifications totalement stupides le soulagea, en un sens. Au moins, il n'avait pas à rester sur ses gardes et à être trop sur la défensive, à moins que la guérisseuse ne lui mente, ce qui était selon lui fort peu probable et n'avait aucun réel intérêt. Et par courtoisie pure, il lui répondit de nouveau :
" Tu devrais dire ça à notre vénérable chef. Je suis sûre qu'elle se ferait une joie de t'écouter. "
Encore une fois, des paroles pleines d'ironie. Oui, on pouvait dire que c'était son credo. Dire des choses, en penser l'inverse. M'enfin, c'est un passe-temps comme un autre. Il aurait d'ailleurs très bien pu lui proposer lui-même l'une de ses cigarettes, puisque Skull semblait avoir envie d'inhaler encore un peu plus de goudron et autres substances peu recommandées - et recommandables. Mais allons bon, n'oublions pas que notre Jûshi bien aimé était un être ne pensant qu'à sa gueule et pour qui la vie des autres avait autant d'intérêt que celle d'une sauterelle, ou de tout autre insecte. Mais voyons le bon côté des choses, au moins, il ne faisait pas dans la discrimination et regroupait tout dans le même paquet, humains, et animaux. Quel homme. A son tour il jeta un regard vers le ciel, toujours aussi gris, où que l'on regarde. Le ciel s'étendant jusqu'à l'horizon et bien au-delà, horizon dénué de tout charme, horizon qui aurait pu se faire l'apologue d'une liberté nouvelle, promesse d'une vie meilleure, quelque part au-delà. Il aurait pu. Selon Jûshi. Parce que le monde d'aujourd'hui était, pour lui, tellement pourri qu'il n'y avait véritablement plus aucun espoir à avoir. A quoi bon partir pour tout recommencer, si au final, ce qu'on trouve là-bas n'est qu'un duplicata de ce que l'on a ici ? Pourquoi tout refaire, pour se retrouver de nouveau dans la même impasse ? A quoi bon s'évader dans les rêves et se faire des illusions, puisqu'au final, la vie sera partout la même, aussi dérisoire, pénible et ennuyeuse ? Oh non, il n'avait jamais eu de tendances suicidaires, ni même dépressives. Là encore, ce n'était que sa conscience des choses qui lui faisait constater cela. Il n'avait jamais demandé à venir au monde, non. On pouvait considérer la vie comme un cadeau, un présent d'une beauté extraordinaire faite à quelqu'un. Mais lui n'avait jamais souhaité recevoir ce présent. Et pourtant, on le lui avait tout de même fait... Sa mère, lui avait fait. Mère qui était morte, éviscérée sous ses yeux alors qu'il n'avait encore que quelques semaines. Qui était sans doute mot à cause de lui, et de ses frères et soeurs. Qui avait donc connu une fin atroce par sa faute. Mais au final, peut-être que redevenue poussière, elle était bien plus heureuse qu'avant, dans ce monde de merde. Peut-être. Aussi il n'avait pas l'intention de mettre prématurément fin à ses jours. Par respect pour elle, pour sa mémoire, même si au final, crevée comme elle l'était, elle devait bien s'en contreficher. Il ne croyait pas en la mémoire des morts, en leur honneur. Les morts n'étaient que de la poussière. Tout comme les vivants n'étaient que des tas de viande. Aussi s'était-il résigné à attendre tranquillement la mort, sans pour autant être pressé de la voir. Car au final, non, il ne l'attendait pas vraiment. Enfin... il passait sa vie à repousser l'instant fatidique. Par curiosité quant au monde qui l'entourait ? Juste pour voir, être le spectateur de ce qui allait arrivé ? Peut-être, allez savoir. Peut-être qu'au fond de lui il attendait quelque chose, sans même s'en rendre compte. Qu'il avait conscience que quelque part se trouvait sans doute une possible lueur d'espoir, enfin... Quelque chose qui aurait pu colorer, ne serait-ce que l'espace de quelques secondes, cet espace terne et sans intérêt qui s'étendait autour de lui. Peut-être. Ou peut-être pas. | |
| | | Âme Errante
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| Sujet: Re: Creeeeek... et re-creek. Ven 17 Oct - 19:40 | |
| Faussement ravie, son sourire félin et mauvais s'élargit croyant apercevoir l'esquisse légère d'un sourire ironique - ou pas ? - sur le visage de Jeudi Noir. Elle hocha sèchement de la tête, consciente que l'homme aux cheveux de jais la méprisait sûrement, comme il devait considérer avec dédain toutes les autres personnes de cette putain de planète. Mais en fait, elle s'en foutait. Elle était bien libre de regarder qui elle veut, d'aller ou elle veut, et de taper la discute avec qui elle veut, bien ce que ne soit pas dans ses habitudes. Mais les silences où la tension était palpable lui était insupportable. Elle favorisait les silences serein et paisibles... Comme la globalité des vivants, non? Elle fit un petit geste désinvolte de la main, réprimant un grognement du fond de sa gorge. Âme Errante n'avait pas besoin de l'avis des autres, et même pas de sa chef, pour conserver sa liberté personnel. Et si Etoile du Paradis lui faisait une crise pour cela, elle se contenterait de se barrer avec ses affaires autre part. Où? Elle ne le prévoyait pas, elle aviserait, elle suivrait simplement sa propre route. Si Jeudi Noir avait tant besoin qu'on ne soit plus sur son dos, qu'il aille parlementer lui-même avec le chef pour qu'elle lui lâche un peu la bride. Peut-être que comme ça il pourrait l'étouffer avec. Le ciel tentait vaguement de prendre des teintes chaleureuses, qui auraient pu ensoleiller la vie de certains, illuminer une journée qui s'avérait être pourrie. Ainsi, les êtres les plus naïfs pourraient s'imaginer une existence plus paisible, une vie moins monotone, des bonheurs quotidiens. Ceux-là étaient très fort au jeu de s'auto-mentir. Car tout n'est qu'illusion. Les joies étaient passagères, la misère omniprésente. Les rêves étaient éphémère, le cauchemar était ici-bas, sur cette Terre. Alors pourquoi continuer à vivre, pourquoi ne pas faire comme tous ces adolescents boutonneux qui hurlent qu'ils vont se suicider très bientôt? Simplement parce que Skull, comme beaucoup de personnes du clan des Ombres, s'était habituée à cette dépravation, et qu'elle tirait des avantages comme elle le pouvait, gagnant sa petite part de « bonheur ». Tabac, argent, substances - mais pas en trop grande quantité. Elle ne s'attendait pas du tout à recevoir de l'amour - c'était bien trop niais, c'était des fables, des contes pour enfants - ni même à se procurer quelque chose qui pourrait vraiment las rendre heureuse. Mais au moins, elle se sentait bien, tout comme si elle s'était pris de la bonne drogue. Skull bailla à s'en décrocher la mâchoire, et donna un petit coup de pied dans le vide, soulevant une masse de graviers et de cailloux. Quitte à rester avec quelqu'un, autant taper la discut', même si cette personne en question ne répondait que par une sorte de courtoisie, tout en méprisant les autres. À vrai dire, Âme Errante ne portait pas Jeudi Noir dans son cœur. Non, elle n'avait l'estime que d'une personne, qui était son frère. Personne qu'elle connaissait depuis son enfance. Mis à part cet être-là, il n'y en avait pas. Elle n'avait jamais eu de liaison particulière avec une personne. Des individu étaient souvent venus vers elle dans le but de mieux la connaître, mais il n'y avait rien à faire, Skull ne parlait jamais assez pour entretenir une relation correct. Ça lui allait très bien comme ça. De but en blanc, elle lança, peu intéressée;
« Les affaires marchent? »
Elle plissa les yeux, scrutant Jûshi. Puis demanda, un peu plus intriguée à présent, la voix neutre sans trace d'une quelconque émotivité;
« Ça te rapporte combien? »
Oui, Skull faisait parti de ces êtres cupides qui s'intéressent à l'argent. Ce n'était pas son centre d'intérêt favori, et elle n'était pas avide d'argent au point de ne jamais le dépenser. Mais le pognon, elle roulait pas dedans, et elle en avait besoin, assez souvent. Elle estimait que c'était une chose importante pour survivre. C'était son point de vue. Et l'opinion qu'on avait d'elle après ça, elle n'en n'avait rien à branler.
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| | | Jeudi Noir » Admin & Dealer En Chef «
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| Sujet: Re: Creeeeek... et re-creek. Ven 17 Oct - 22:57 | |
| [ C'est pas génial, j'ai ma mère qui dort devant la télé à côté. Ca me fait quand même du bruit xD ]
Jûshi releva un peu plus la tête en entendant la femelle le questionner sur son " job ". Passe temps, business, petite entreprise, commerce personnel, allez prendre l'expression qui vous convient le plus. Tentait-elle, ainsi, de se renseigner sur " la filière " ? Mpf... Jeudi Noir eut un léger froncement de sourcils, perplexe. Si ça marchait ? Bien sûr. Ca faisait un bail qu'il s'était lancé là-dedans et son marché avait eu le temps d'évoluer et de prendre de l'ampleur, à une échelle locale bien sûr. Suffisamment pour lui permettre de vivre dans le confort et plus ou moins de tranquillité - quand un membre de son clan ne venait pas le faire chier, quoi. Mais dans l'optique où elle voulait se lancer dans la chose, cela lui ferait une concurrente de plus. Bien sûr, il n'avait pas trop à craindre d'un petit dealer de rue, mais bon, il ne fallait rien négliger. En même temps, cette question pouvait être tout à fait innocente. Cela revenait au traditionnel " et ça te rapporte beaucoup ? " que certaines personnes pouvaient demander à leurs amis, juste histoire de faire la conversation. Ouais. Estimant que de toute façon, il n'avait rien à craindre - et même rien à perdre - il se décida finalement à lui répondre, d'un ton cette fois-ci légèrement dédaigneux :
" Ca nourrit son homme. "
Et comment. Dans cet enfer sur Terre, le trafique de produits stupéfiants était sans doute ce qui rapportait le mieux. Bien entendu, l'affaire avait aussi ses inconvénients, mais il fallait bien le dire, ce n'étaient pas la police corrompue des Bipèdes qui allait l'empêcher de dormir. Non. Jûshi se complaisait dans ses actions malsaines et se délectait avec passion du fait de se faire du blé sur la misère et la souffrance des autres. Quelque chose qu'il faisait depuis bien des années à présent. Mais c'était bien la meilleure chose à faire. En ce triste monde, il fallait apprendre à lutter pour sa peau et à faire dans le chacun pour soi. Toute personne qui refusait d'admettre cela n'avait pas sa place ici et était automatiquement condamnée à se faire dévorer par les autres, profitant de son laxisme. Faire preuve de faiblesse était ici synonyme de mort. Ayez pitié de quelqu'un et il vous poignardera dans le dos dès que vous vous serez retourné. Venez en aide à quelqu'un, et c'est comme si vous veniez de vous passer vous-même la corde autour du cou et de monter sur le tabouret. Prêt à disparaître sous vos pieds, et à vous laisser crever, agoniser longuement. Et finalement, rejoindre ceux qui, avant vous, s'étaient déjà faits avoir par ce système infernal. Et il parlait - enfin, pensait - par expérience. Dans sa vie, il n'avait qu'une seule fois fait preuve de gentillesse, enfin, quelque chose s'en rapprochant, quelque chose dont il avait à présent honte tant il en avait été aveuglé. Avant. Ca l'avait rongé, et pourtant, il s'était laissé faire... et ce avec le plus grand plaisir. Sans doute que ç'avait été là la seule période de sa vie où il avait connu le véritable bonheur, ou ce qui s'en rapprochait le plus. Parce qu'aujourd'hui, il se pensait heureux, mais il n'en était sûrement rien, rien du tout. Et cet acte que l'on pourrait qualifier de noble l'avait perdu et lui avait coûté beaucoup. Il avait perdu tout ce qui comptait pour lui à cette époque. Brusquement, bêtement, et il s'était retrouvé comme un abruti, seul, misérable. Ah, quelle erreur il avait bien pu faire. Il s'était laissé avoir comme un débutant. Mais pourtant, au fond de lui, ça lui manquait, réellement. Il aurait voulu être encore à cette époque. Il aurait voulu retourner dans le passé, et peut-être tout changer. Un an plus tôt. Mais il ne s'en apercevait pas, et son esprit s'obstinait à rejeter toutes ces idées et tentait désespérément de se convaincre qu'il avait changé, évolué, et qu'il était sorti de tout ça, que ça ne pouvait plus l'atteindre. Il le souhaitait. Car le meilleur remède pour ne plus souffrir, c'est de s'écarter définitivement du monde, de s'extérioriser, de ne rien ressentir, rien du tout. De mener une vie libre et sans attaches... comme il le faisait à présent. Non. Il ne referait plus une erreur pareille. Il demeurerait de marbre, de glace, comme il lui avait été si facile de le faire, avant. Et comme il le faisait de nouveau. Au final, cela n'avait été qu'une passe sombre de sa vie, quelque chose qu'il devait s'efforcer d'oublier, et ce, définitivement. Il le fallait. Il ne pouvait en être autrement.
" Pourquoi ? Ca t'intéresse ? "
Simple mesure de courtoisie, là encore ? Peut-être pas. Car son ton s'était alors fait plus agressif. Comme s'il souhaitait faire disparaître sa frustration. En déversant sa haine sur quelqu'un d'autre ? Non. Il n'était pas stupide à ce point. Simplement, cet énervement qui venait de percer dans sa voix, n'était autre que le fruit de ses regrets et de ses tourments actuels. Ce n'était pas vraiment après les autres qu'il en avait. Mais plus après lui-même. Il aurait pu éviter ça... tout du moins, il le pensait. Sans doute était-ce là le meilleur moyen pour accepter ce qui s'était passer. Il fallait bien trouver un fautif. Alors il n'avait plus qu'à s'en vouloir. Que faire d'autre, après tout ? | |
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